La quinte juste - éveil et apprentissage de la musique
en partenariat avec logo de rue des écoles logo de la MAIF

L’époque moderne

On applique ce terme à la première partie du XXe siècle. Il n’y a pas vraiment d’unité musicale à cette période, l’idée des compositeurs étant de se libérer des modèles précédents et de trouver de nouvelles règles. La musique comme la société se modernisent.

Cette époque débute avec ce qu’on appellera le « post-romantisme » : Debussy et Ravel en sont l’incarnation.

Debussy
(1862-1918)
Ravel
(1875-1937)

 

Les compositions pour piano de Debussy sont très évocatrices : les nuances et les rythmes sont complexes, il recherche des influences dans la musique orientale, des harmonies raffinées... Il s’inscrit dans un courant impressionniste, donc très expressif, dans lequel les notes veulent remplacer les couleurs des peintres. En 1894, Debussy compose Prélude à l’après-midi d’un faune.
Extrait de Prélude à l’après-midi d’un faune
C’est un poème symphonique inspiré d’un poème de Mallarmé évoquant les rêves d’un faune(1). La musique, « impressionniste », laisse planer une impression mystérieuse, envoûtante. Les mélodies se croisent et forment comme une « peinture sonore ».

Ravel, comme son aîné Debussy, est un représentant de ce courant « impressionniste », et son œuvre se caractérise par une très grande diversité de genres.
En témoigne le Boléro (1928), œuvre inclassable qui est l’une des compositions les plus célèbres et les plus jouées de l’histoire de la musique !
Il paraîtrait même que Georges Lucas pensa prendre le Boléro pour en faire le thème musical de son film Star Wars !
Extrait du Boléro de Ravel

En 1913, Igor Stravinski, compositeur russe, présente au public du théâtre des Champs-Élysées une œuvre qui sera qualifiée de « révolutionnaire et scandaleuse » : Le Sacre du printemps. Pas d’histoire dans cette œuvre, mais l’évocation d’un rite païen célébrant l’arrivée du printemps.

Avec cette musique, Stravinski choque délibérément : il utilise les instruments à vents de manière nouvelle et essaie de modifier leur timbre. Il bouleverse les règles de l’harmonie, casse les formes habituelles et utilise les percussions pour évoquer des images de danses tribales. Son objectif n’est pas d’atteindre la beauté et l’équilibre : il bouscule la musique en y apportant une certaine brutalité.
Extrait du Sacre du printemps de Stravinski
Extrait d’une mise en scène du Sacre du printemps

L’impact des progrès techniques du XXe siècle sur la production musicale

Dès la deuxième moitié du xixe siècle, le rapport à la musique, pour celui qui l’écoute comme pour celui qui la crée, va se trouver révolutionné grâce à de nombreuses avancées techniques. Notons l’usage de l’électricité et l’invention de l’enregistrement sonore en 1877. À partir de 1898, ces enregistrements sont commercialisés, tout d’abord sous forme de cylindre avec le phonographe(2), puis de disque, avec le gramophone(3). C’est le début de l’industrie de la musique enregistrée.

Un phonographe Un gramophone

 

Dorénavant, la présence d’un musicien n’est plus indispensable pour écouter de la musique, et l’on va assister tout au long du siècle à une multiplication des sources de diffusion, notamment avec le développement de la radio dans les années 1920.

Avec l’invention de l’enregistrement, la musique traditionnelle non écrite va peu à peu disparaître. Venue des États-Unis, l’industrie du disque et la « culture de masse » de la musique va se développer un peu partout, s’intercalant entre musique classique et musique traditionnelle.

Une musique plus populaire

Le blues, le gospel(4) et le jazz vont apparaître aux États-Unis, qui se transformeront plus tard en swing et en rock dans les années 1950.
Les musiciens s’influenceront les uns les autres, et des emprunts multiples se feront entre les différents courants musicaux.
Vidéo sur la naissance du jazz
Extrait d’un concert de gospel
Bill Haley and His Comets, Rock Around the Clock (1955), morceau emblématique du rock des années 1950

La révolution de la musique amplifiée

Avec la musique amplifiée, la production et la diffusion de la musique font leur révolution.
Dès les années 1930, la guitare électrique fait son apparition dans les orchestres de jazz de la Nouvelle-Orléans. Cette amplification changera l’économie du spectacle vivant. Elle permettra de mettre en place des grands concerts, mais avec des formations beaucoup plus resserrées. Les énormes big band vont ainsi disparaître. Une baisse des coûts significative et une plus grande facilité de diffusion de la musique participera à l’évolution de cette culture de masse. C’est en allant jusqu’au bout de cette logique qu’on verra apparaître plus tard le DJ et la musique assistée par ordinateur (MAO).
Dès les années 1960, l’amplification concernera tous les instruments. Un certain nombre de courants musicaux que s’approprieront les jeunes en réaction à leurs aînés apparaîtront à la suite du rock and roll : le hard rock, le reggae, venu de Jamaïque, le rap, etc.
Chuck Berry, Johnny B. Goode (1958)

 

(1) Divinité champêtre chez les Romains.
(2) Appareil qui reproduit les sons grâce à un procédé mécanique. C’est le premier appareil de reproduction sonore destiné au grand public, son nom dérive du grec et signifie « qui grave la voix ». Le premier enregistrement fut la comptine Au clair de la lune. Le brevet de cet appareil fut déposé par Thomas Edison.
(3) Appareil qui permet de jouer un morceau de musique en registré sur un disque, c’est l’ancêtre du tourne-disque.
(4) Chant gai et entraînant, d’inspiration religieuse, né au début du xxe siècle dans la communauté noire des États-Unis.

Retour sur Encyclopédie de la musique - Histoire de la musique