Antonio Vivaldi
Né le 4 mars 1678 à Venise, Antonio Lucio Vivaldi est le fils d’un violoniste officiant à la basilique Saint-Marc. C’est avec son père qu’il apprend le violon, pour lequel il se montre rapidement extrêmement doué.
Mais son père avait prévu pour lui une carrière ecclésiastique, et il commence dès 10 ans à suivre les cours de l’école de la paroisse afin de s’y préparer. À 15 ans, il reçoit la tonsure et devient prêtre à 25. Il continue malgré tout la musique et, l’année même de son ordination, il devient maître de violon à l’Hôpital de la Pietà(*). Il compose probablement déjà à cette époque, ce qui lui permet, en 1705, d’être choisi pour enseigner la composition de concertos. Cette même année, il fait imprimer son premier Opus, composé de douze sonates.
L’année suivante, se plaignant de problèmes de santé récurrents (on pense aujourd’hui que le compositeur souffrait d’asthme), il cesse de dire la messe et se consacre à la musique.
En 1709, il dédie son Opus 2, composé de douze sonates, à Frédéric IV de Danemark, rencontré quelque temps plus tôt. Deux ans plus tard, il fait éditer son Opus 3, intitulé L’Estro Armonico. Les douze concertos pour instruments à cordes sont une sorte de révolution musicale : le concerto était jusque-là confié à un ensemble instrumental, mais Vivaldi en fait une œuvre pour solistes.
En 1712, il compose un chef-d’œuvre en matière de musique religieuse : le Stabat Mater. Et l’année suivante, il travaille pour la première fois à la création d’un opéra : Ottone in Villa.
C’est à partir de cette période que Vivaldi, malgré sa santé fragile, commence à assurer des fonctions d’impresario au théâtre Sant’Angelo : il est chargé de recruter musiciens et chanteurs, de faire les programmes, de rechercher des financements ou encore de s’occuper de tâches administratives… Et dans le même temps il continue à occuper ses fonctions à la Pietà, compose sonates, concertos et même opéras !
En 1714 et durant les années qui suivent, il produit un grand nombre d’opéras dans différents théâtres, fait éditer ses Opus 4 à 7, et compose par exemple l’oratorio Juditha Triumphans pour la Pietà. Il prend également comme élève le violoniste Johann Georg Pisendel durant une année.
À partir de 1718, Vivaldi commence à voyager, notamment à Mantoue, où il fait jouer plusieurs opéras. Sa santé, dont il se plaint au point qu’elle l’empêche de dire la messe, ne l’empêche pourtant pas de mener une vie éreintante. De plus, les rumeurs à son sujet vont bon train car il se déplace toujours entouré de nombreuses femmes. En 1722, il voyage à Rome, où il donne des concerts et où il crée l’opéra Ercole sul Termodonte. Il y revient en 1724 et fait la rencontre du pape Benoît XIII. Cette même année, il publie son Opus 8, Il Cimento dell’Armonica e dell’Invenzione, dont quatre des douze concertos sont les célèbres Quatre Saisons.
Les années 1726 à 1728 sont à nouveau très prolifiques avec pas moins de dix opéras et la publication des Opus 9 et 10.
Durant les années qui suivent, il monte quelques opéras en dehors de Venise et y revient en 1733 (l’Adélaïde, Il Tamerlano, Ginevra, principesse di Scozia, La Griselda et Aristide). En 1736, son père disparaît. Vivaldi continue à travailler sur quelques projets, mais sa hiérarchie devient moins tolérante, et il n’est plus un compositeur « à la mode ». En 1740, il décide de quitter Venise et part pour Vienne. Il joue de malchance lorsque son protecteur, l’empereur, décède, le privant de ressources. Il décède l’année suivante, le 28 juillet, seul et sans un sou.
Chronologie
1678 : Naissance d’Antonio Lucio Vivaldi
1703 : Ordonné prêtre de l’Église catholique et maître de violon à l’Hôpital de la Pietà
1711 : Opus, l’Estro Armonico.
1713 : Premier opéra : Ottone in Villa
1724 : Publication des Quatre Saisons
1741 : Mort du compositeur à 63 ans
Anecdote
En 1706, le nom des Vivaldi, père et fils, est cité dans un guide rédigé pour les étrangers en visite à Venise. Ils y sont désignés comme les meilleurs musiciens de la ville !
À écouter
(*) L’hôpital de la Pietà est un des quatre orphelinats de Venise qui recueillaient les enfants abandonnés ou orphelins et les formaient à la musique. La Pietà était un établissement réservé aux filles.
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