Sergueï Prokofiev
Né le 11 avril 1891 en Ukraine, Sergueï Prokofiev vit une enfance heureuse aux côtés d’un père ingénieur, responsable d’un domaine agricole, et d’une mère pianiste amateur, qui lui apprend les bases de la musique.
À 8 ans, il compose son premier opéra pour enfants : Le Géant.
Il a 11 ans lorsque sa mère, forcée de constater son don pour la musique, l’emmène vivre à Moscou pour qu’il puisse bénéficier de cours de qualité. Cette année-là, il compose l’opéra intitulé Sur une île déserte.
À 13 ans, il entre au Conservatoire de Saint-Pétersbourg et compose Ondine.
En 1913, il se voit décerner le prix Anton Rubinstein, la plus haute distinction qu’un étudiant puisse recevoir, pour le Concerto pour piano n° 1. Durant les années suivantes, il compose Le Joueur, les Visions fugitives ou encore la Symphonie classique.
En 1918, il fuit la révolution dans son pays. Il passe par le Japon, où il donne quelques récitals, pour se rendre aux États-Unis (San Francisco puis New York). Il est alors sans le sou, et sa musique n’est pas vraiment appréciée. Heureusement, il remporte un peu plus de succès à Chicago, avec L’Amour des trois oranges en 1920. L’année suivante, il y dirige son Troisième concerto pour piano. Lors d’un séjour en Europe, il écrit également la Suite scythe et les Cinq poèmes.
De 1922 à 1923, il s’installe en Allemagne, où il compose l’opéra L’Ange de feu, sa Seconde Symphonie et un Concerto pour violon. Il donne également des concerts dans de grandes capitales comme Paris, Londres ou Bruxelles. À cette période, il fait la connaissance de sa future épouse, une chanteuse connue sous le nom de Lina Llubera.
Il s’installe ensuite à Paris et monte Le Pas d’acier en 1928, puis Le Fils prodigue l’année suivante. Grâce à un compatriote chef d’orchestre aux États-Unis, il rencontre de nombreux succès sur le continent américain de 1930 à 1932. Mais, malgré ses succès, Prokofiev supporte mal de vivre en exil. Il fait trois tournées en URSS, au cours desquelles il est reçu en héros, puis décide de retourner vivre dans son pays.
En 1935, il crée le ballet Roméo et Juliette pour le Bolchoï, prestigieux théâtre de Moscou. L’année suivante, il écrit Pierre et le Loup, conte musical destiné aux enfants. C’est alors qu’il connaît des difficultés financières importantes, le pouvoir lui ayant brusquement tourné le dos. Il continue pourtant à composer, en particulier pour le cinéma : il compose la bande originale du film de Sergueï Eisenstein, Alexandre Nevski, en 1938. Leur collaboration donne lieu à plusieurs autres films, dont Ivan le Terrible en 1945.
En 1941, il laisse femme et enfants à Moscou et fuit l’invasion allemande avec Mira Mendelssohn, poétesse avec qui il travaille. Il passe deux ans dans le Caucase, durant lesquels il continue à composer : l’opéra Guerre et Paix, le ballet Cendrillon ou encore sa Cinquième Symphonie. Durant cette période, sa santé se dégrade, et il fait plusieurs alertes cardiaques.
En 1948, il se marie en « secondes » noces avec Mira Mendelssohn : sa première épouse n’étant pas soviétique, leur mariage est annulé, et elle est envoyée dans un camp en Sibérie durant huit années. Prokofiev ne trouve plus grâce aux yeux du gouvernement et vit donc dans la misère. En 1950, il compose encore le ballet La Fleur de pierre.
Il succombe à une hémorragie cérébrale en 1953.
Chronologie
1891 : Naissance le 11 avril de Sergueï Prokofiev à Sontsivka en Ukraine
1900 : Premier opéra, Le Géant
1904 : Entrée au Conservatoire de Saint-Pétersbourg
1918 : Il quitte la Russie, en proie à la révolution.
1933 : Retour en URSS
1936 : Pierre et le Loup
1953 : Mort du compositeur à 61 ans à Moscou
Anecdotes
Sergueï Prokofiev décède le même jour que Joseph Staline, ce qui éclipse totalement sa disparition, qui n’est annoncée que six jours plus tard.
Son petit-fils, Gabriel Prokofiev, lui aussi compositeur, est l’auteur d’un Concerto pour platines et orchestre.
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